Ces 4 expressions qui n'apportent rien à votre candidature !
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Choisir
des mots pour se présenter n’est pas chose simple.
Dans
la rue, à l’école, au boulot, en rendez-vous galant… Tous les jours, nous
devons nous présenter à de parfaits inconnus.
Le
bel inconnu : « Bonjour. Je ne vous avais jamais vue auparavant. Vous
êtes ? »
La
prestigieuse école : « Votre dossier de candidature doit comporter
vos bulletins de note ainsi qu’un dossier de présentation de 2 pages »
La
recruteuse passionnée de roman : « Je fais suite à notre échange sur LinkedIn. Veuillez m’envoyer votre CV ainsi que votre lettre de motivation afin que
j’étudie plus amplement votre candidature »
« Qui
vous êtes », « Que faites-vous » : les gens vous assènent de
ce genre de questions tous les jours. Si vous comptiez rester anonyme, c’est
mal barré. Encore plus mal barré si vous êtes un chômeur ou un actif à la
recherche d’un nouvel emploi.
A chaque étape, une nouvelle occasion de se
présenter :
-
sur les réseaux sociaux avec de courts messages de prise de contact
-
par mail grâce à des candidatures directes ou spontanées
-
en face-à-face lors de l’entretien de recrutement
Le/la
gagnant(e) à la fin de la partie ? Celui ou celle qui saura se mettre en
valeur !
Facile ?
Non pas du tout. Pour la plupart d’entre vous, se mettre en valeur est
hyper-compliqué ! Parce que vous ne vous connaissez pas, vous ne voulez
pas paraître prétentieux(se), votre confiance est au point mort. Résultats :
vous avez peur et vous utilisez le même verbiage depuis des millénaires… Ces phrases
impersonnelles et vides de sens utilisées à longueur de journée !
Faites-moi
confiance : laissez-tomber ces 4 expressions qui font du mal à votre
candidature. Et qui tâchent votre identité professionnelle.
Expression n°1
L'adjectif que tout le monde dit
« Je
suis ci, je suis ça… ». La formule être + adjectif n’est pas un problème
en soi. C’est une technique de communication naturelle. Simple et efficace.
Prenons
mon exemple : je suis rancunière. Oui j’ai terriblement du mal à pardonner
lorsque quelqu’un me fait une crasse. Autre exemple : je suis lente. Rien
ne sert de le cacher plus longtemps, je ne suis pas un lièvre. Je ne vais pas
très vite lorsqu’il s’agit de manger, marcher, travailler – remplacez par les
adjectifs que vous souhaitez –.
Revenons
à vous. Le problème se situe au niveau des adjectifs. Pourquoi utilisez-vous
toujours les mêmes qualificatifs ?
- Je suis autonome
- Je suis organisé(e)
- Je suis rigoureux(se)
- Je suis polyvalent(e)
- Je suis dynamique
- Je suis motivé(e)
Retour
sur mon passé de recruteuse en 2018. Tous les jours, j’entendais un chercheur
d’emploi prononcer ces mots. A croire que le chercheur d’emploi A était le clone
du chercheur d’emploi B.
De
toute façon, je vais vous dire deux choses :
Vous
devez être autonome, organisé(e), rigoureux(se), polyvalent(e) pour taffer en
entreprise. Pas de doute possible. Le professionnel mono-tâche, bordélique, mou
du slip ne fera pas long feu. Trouvez-moi le recruteur prêt à embaucher ce
professionnel et je m’épile les dessous de bras à la pince à épiler. Poil par
poil. – Aïe j’ai déjà mal… -
![]() |
Cette personne n'est pas prête à parier sur ses aisselles... |
Vous
devez démontrer, contextualiser vos qualités et non les exposer l’une après l’une comme sur une
liste de courses. Les recruteurs, non plus, n’aiment pas les listes sauf quand
ils écrivent des offres d’emploi. Vous présenter de cette manière ne sert
strictement à rien. Nada. Nothing.
Mentionnez
une qualité qui vous caractérise très bien dans la vie de tous les jours. Vous
savez l’adjectif qui vous colle à la peau, que vos amis répètent pour vous
taquiner gentiment. « Jérôme c’est l’optimiste de la famille ! »,
« Nathalie est persévérante quoi qu’il se passe ! »,
« Fatou, c’est l’AS de la négociation ! ». Les synonymes sont
également vos amis !
Encore
mieux que l’adjectif, vous pouvez utiliser un dicton ou un exemple de situation
qui illustre à merveille votre qualité. C’est plus percutant de dire « j’aime
bien faire ce que les autres n’ont jamais fait ! » plutôt que « je
suis créative ». Plus long certes mais terriblement plus efficace.
Chiant
à entendre :
« Je
suis une personne dynamique et curieuse, aimant toujours apprendre »
Sympa
à entendre :
« Depuis
toute petite, je fais preuve de curiosité. Je passais des heures à découvrir le
monde. Aujourd’hui, grâce à cette qualité, je me suis formée seule au sourcing
booléen »
Expression n°2
La phrase motivée pas très motivée
Lors
de ma dernière expérience en entreprise, j’étais étonnée de voir autant de
monde motivé pour un poste en Marketing au sein d’un Groupe international. Mais
j’étais 50 fois plus étonnée de voir et entendre à de multiples reprises :
« Votre
entreprise m’intéresse fortement »
« Je
suis très intéressé(e) par votre entreprise et votre projet »
« Je
suis très motivé(e) par votre poste de chargé de Marketing »
Il
n’y a pas un truc qui cloche ?
Ces
phrases sont vides d’information. Un peu comme les publicités sur Internet qui
disent que tel produit est miraculeux et qu’il va révolutionner votre vie,
votre quotidien blablabla. Mais concrètement, qu’est-ce qu’il va vous
apporter ? – Dites-le moi, putain ! –
Quelque
chose vous motive, quelque chose vous intéresse. Mais quoi ? QUOI ?
Malgré votre lettre de motivation, votre mail de contact, votre Inmail sur
LinkedIn, votre présentation en entretien, je ne sais toujours pas ce qui vous
motive en réalité.
L’entreprise
vous plaît ? OK.
Est-ce
les produits qu’elle commercialise ?
Est-ce
sa stratégie Marketing ?
Est-ce
ses activités de mécénat ?
Est-ce
son histoire, son PDG charismatique ?
Est-ce
le type de management ?
Est-ce
les possibilités d’évolution ?
Le
poste vous intéresse ? OK.
Quelles
missions vous intéresse plus particulièrement ?
Est-ce
le fait de mener des projets à l’international ?
Est-ce
le fait de travailler côte à côte avec la Direction ?
Est-ce
le fait de travailler avec des spécialistes réputés dans leur domaine d’activité ?
Est-ce
la possibilité d’élargir son spectre de compétences ?
Est-ce
le fait d’avoir des budgets conséquents pour développer un tas de
projets ?
C’est
comme avec un homme ou une femme, je suis sûre que vous allez plus loin que le
fameux « tu m’intéresse » ou « tu me plais ». Avouez, vous
êtes plus bavard(e)…
« Tu
me plais parce que j’aime ton naturel ».
« Ta
vision de la vie fait écho à la mienne »
« La
musique, la persévérance, le goût des belles choses : j’aime nos points en
commun ».
Vous
gagnerez des points auprès du recruteur si vous faites ce travail
d’explication.
Plus
vous expliciterez votre discours, votre candidature, plus la personne en face
de vous appréciera, qu’il soit recruteur ou opérationnel.
Vos chances de le
séduire seront multipliées par 2. Allez par 5.
Chiant
à entendre
« Je
vous contacte aujourd’hui car je suis intéressé par votre poste de Coordinateur
Qualité. Cette opportunité correspond parfaitement à mon projet
professionnel »
Sympa
à entendre
« J’ai
toujours voulu travailler au sein d’un Département Qualité d’une coopérative bretonne.
Produire, c’est bien. Faire évoluer le processus de fabrication sur le plan
sanitaire et réglementaire c’est mieux »
Expression n°3
Le discours hyper hyper pragmatique
Je
sais que le pragmatisme est apprécié dans notre pays. Quand
je parle de pragmatisme, je parle de tout ce qui est factuel, matériel et
visible. Si je me réfère à la définition du dictionnaire
L’Internaute, il s’agit d’une personne « qui s’adapte à la réalité et qui
préfère la pratique ».
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Plus concret que ça, y a pas. |
Les
chercheurs d’emploi ont des discours pragmatiques, concrets, pratiques. Très pratico-pratiques.
« J’ai
fait telle Ecole de Commerce ou d’Ingénieur »
« J’ai
fait ci, j’ai fait ça »
« Je
sais faire ci »
« Je
connais à la perfection tel outil ou telle méthode de management »
La
pratique, le concret c’est important. C’est rassurant de savoir que vous avez fait ça, ça,
ça. Votre interlocuteur se dira sûrement « humm je peux lui faire
confiance elle a fait tellement de trucs ! ». A tort ou à raison…
Mais la
pratique ne fait pas tout ! Les gens ont tendance à l’oublier mais les
recruteurs sont avant tout des êtres humains. OUI des êtres humains avec du
négatif et du positif. Je ne sais pas si les recruteurs ont un cerveau gauche
dédié au rationnel, au calcul et à la logique et de l’autre côté un cerveau
droit plus orienté intuition, perceptions sensorielles et émotions. Cerveau gauche, cerveau droit ? Les scientifiques ne le savent pas
non plus. En tout cas, il est sûr que le recruteur est doté d’intuition et d’émotions.
Si si je vous jure.
Vous
pouvez faire appel aux émotions du recruteur.
Vous
devez faire appel aux émotions du recruteur si vous voulez qu’on vous recrute.
Je
parie qu’on ne vous l’a jamais dit.
Aujourd’hui,
une nouvelle entreprise a décidé de travailler avec moi. Parce que je suis
sympathique et non hypocrite. Bon OK, j’ai des compétences techniques mais
elles n’ont pas pesé dans la balance. Ma personnalité a joué. C’est purement
subjectif et émotionnel.
« On a appris à se méfier de nos impulsions, intuitions, pulsions, émotions… Or il n’y a jamais de perception pure chez l’homme, confirme le psychiatre Boris Cyrulnik. Chaque parole, geste, parfum, image, goût, est immédiatement interprété par son affectif. Sans les émotions nous serions des machines et notre existence serait grise. » (Les Nourritures affectives, Odile Jacob, 1993)
Comment
émouvoir ces recruteurs ? Je vous invite à évoquer :
-
vos préférences (missions, projets, outils, expériences)
-
vos valeurs
-
vos passions
-
vos désintérêts
-
vos inspirations (littérature, philosophie, développement personnel)
Les
émotions constituent une forme d’intelligence. Au lieu de se battre contre ces
biais cognitifs
– il en existe plus d’une centaine ! – acceptons-les. Pourquoi
ne pas en jouer ? Pourquoi ne pas les utiliser en votre faveur ?
Chiant à entendre
« J’ai mené des projets internationaux durant
5 ans dans différents pays. J’ai toujours eu de grandes responsabilités. Cette
expérience a créé chez moi une grande résistance au stress »
Sympa à entendre
«
Ce que j’aime c’est pouvoir travailler à Paris le lundi et à Accra le vendredi.
J’ai du mal à concevoir mon métier de manière sédentaire. Nous avons d’ailleurs
une vision commune du poste ! »
Expression n°4
La marque de politesse de trop
Vous
êtes poli(e), c’est bien. Je ne doute pas de votre bonne éducation. Chacune de
vos phrases commence par « bonjour » et termine par « merci ».
Un petit « pardon » se glisse parfois au milieu... Je
suis fière de vous : vous faites partie des derniers êtres humains civilisés
de la planète ! Si vous êtes parisien(ne), alors là vous m’épatez ! –
je taquine –
Au
fond, je pense que vous portez votre costume de scène… Cette politesse est-elle
vraiment sincère ? Est-elle la marque d’un profond respect pour ces petits
êtres détestés du monde professionnel ?
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Merci. Mais non merci ! |
Plus
sérieusement, il y a une différence entre être poli(e) et s’excuser d’être en
vie. Oui, l’expression n’est pas démesurée. A lire ou entendre vos expressions,
vous semblez être désolé(e) de faire partie de ce monde. Désolé(e) d’être
intéressé(e) par un poste. Désolé(e) de déranger un recruteur par mail ou
téléphone.
Candidat
super-poli : « Puis-je vous envoyer par mail une lettre de
recommandation ? »
Candidate
hyper-polie : « Veuillez accepter mes sincères salutations »
Candidat
méga-hyper-giga-poli : « Je vous remercie de l’attention que vous
accorderez à ma candidature »
C’est
malaisant. Comme ce mot que je viens d’écrire qui est tout sauf du français.
Croyez
la RH qui vous veut du bien. Vous n’avez pas à faire ça. A vous faire tout
petit comme si vous étiez un enfant qui demande la permission à son papa et à
sa maman. Comme si vous étiez une petite merde que les passants évitent mais
écrasent tout de même.
Être
méga-hyper-giga-poli vous met dans une position « basse », une
position inférieure, de dominée. Vous paraîtrez comme une personne effacée, qui
n’a visiblement pas confiance en elle face à un individu. Cette position
« basse » vous handicape : comment allez-vous négocier votre
rémunération et votre contrat avec ce type de comportement ? Comment
allez-vous faire entendre votre voix avec cette posture ? Comment
voulez-vous que le recruteur vous considère comme son égal ?
Trop
de politesse tue la politesse.
D’autant
plus que c’est normal pour un recruteur de recevoir vos outils de candidature. C’est
normal pour un recruteur d’étudier votre profil. Encore plus normal de vous
accorder du temps et de vous recevoir en entretien. Pas
besoin de lui baiser les pieds le remercier pour ça. C’est son
job !
Mon
astuce : parlez au recruteur comme à un nouveau mec/une nouvelle meuf que
vous rencontrez. Parlez comme un humain, ça fait du bien à tout le monde 😉
Chiant à entendre
« Je vous prie de croire, Madame, à l’expression de mes sentiments les
plus distingués »
Sympa à entendre
« Je serais ravie de discuter de ces sujets techniques avec vous. Et si nous
faisions connaissance autour d’un thé ? Je suis disponible cette semaine ! »
Il est temps de passer à l’action. Vous avez la première brique. Et si nous
construisons la deuxième brique ensemble ? Et si je vous aidais à créer
une identité professionnelle forte et séduisante ?
Grâce
à mon chouette atelier de 2h30 le 23 Février à Paris, je vous donnerai des
astuces et conseils pour sortir du lot sur LinkedIn.
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d'inscription à l'atelier)
non mais franchement, tu es d'utilité publique !!!!! mais bien sur qu'on doit redevenir humain et parler avec notre cœur et nos tripes aux recruteurs ! merci de le dire, toi qui est justement RH, pour que ce message soit accepté. Après il y a un chemin à faire pour bien se connaitre, connaitre ses compétences, ses qualités... et ça, je m'en rends bien compte dans mon job, tout le monde n'a pas conscience de ça, loin de là ! Je pense que si tout le monde suivait tes conseils, vous les RH vous recevriez beaucoup moins de candidatures. Pourquoi ? parce que les gens postulent à un maximum d'offres, sans savoir vraiment pourquoi ils le font. ils sont persuadés de maximiser leur chance : plus d'envoi de CV = plus de chance de recevoir de réponses positives : mais c'est tellement pas ça ! il vaut mieux envoyer 10 candidatures bien ciblées, dans des boites ou on veut bosser, parce qu'on se reconnait dans ses valeurs ( et ou du coup on va prendre plaisir à y travailler !) que 100 candidatures plus ou moins au pif... et du coup vous les RH vous auriez moins ce boulot ingrat d’éplucher toujours la même lettre de motivation. mais qu'est ce qui motive les gens à envoyer des tonnes de candidatures ? la peur ! la peur de pas trouver de boulot, la peur du chômage, la peur de manquer d'argent. Je sais que c'est dur, mais faites vous confiance, si ça fait 2 mois que vous êtes au chômage, ne paniquez pas de suite. prenez votre temps, vous aller trouver, surtout si vous ciblez. vous vous épargnerez du temps passé à envoyer des candidatures dans le vide. regardez la réalité en face avec le plus de réalisme possible : êtes vous demain à la rue ? pour la grande majorité, non. alors on se détend, et on prend son kif en cherchant la boite qui vous veut du bien ! VOUS avez quelque chose à offrir vous aussi à l'entreprise. ça marche dans les 2 sens !! alors merci Roselyne ! ( je crois que je me suis un peu emballée sur mon commentaire là non ??? :-) )
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